01 34 12 56 56

Affaire Bénédicte Vincens

par | Juin 2, 2017

Au travers de cette affaire, c’est tout le problème de la disparition des adultes qui se pose.

Dans la nuit du 26 au 27 février 2000, peu après l’incendie de son studio dans L’île Saint-Louis, Bénédicte, 27 ans, a mystérieusement disparu.

Sa famille et ses amis ont recherché en vain des indices permettant de retrouver sa trace.

A l’époque, et au nom de la liberté des individus, on ne pouvait pas exiger que soit entreprise une enquête approfondie par les services de police dans le cas d’une disparition.

Une plainte avec constitution de partie civile pouvait être déposée mais le temps jouait contre la personne qui disparaissait, les indices devenant plus difficiles à déceler.

Les parents de Bénédicte Vincens ont déposé une plainte avec constitution de partie civile, mais ainsi plusieurs mois se sont écoulés limitant l ‘espoir de la retrouver.
Malheureusement, à ce jour, Bénédicte n’a toujours pas été retrouvée.

Statistiquement lorsqu’une personne disparaît, les chances de la retrouver augmentent si les recherches sont immédiates.

C’est ainsi que Maitre Sylvie Noachovitch s’est livrée à un combat afin que le législateur réagisse face à ces multiples disparitions inquiétantes d’adultes non prises en considération dans des délais courts , au nom de la liberté des individus.

Les recherches immédiates et rapides ne s’opéraient que pour les mineurs, ce qui s’avérait inadmissible. Maitre Sylvie Noachovitch souhaite qu’un alinéa soit ajouté à la loi sur la recherche des mineurs et soit étendu aux adultes. On pourrait alors, comme pour les mineurs, immédiatement lancer une Commission rogatoire et accéder à tout ce qu’elle peut permettre (test ADN, consultation des listings téléphoniques,etc…).

Des auteurs se sont consacrés à cette cause comme Hubert Prolongeau dans son livre « partis sans laisser d’adresse » (édition Seuil), et également de nombreuses associations.

Aujourd’hui, avec la Loi Geney, les familles peuvent exiger que soient entreprises une enquête et la saisine systématique en urgence du Procureur de la République pour toute disparition. Les policiers qui retrouvent la personne disparue doivent lui faire signer un papier certifiant qu’elle est vivante et elle peut, si elle le souhaite, expliquer son geste.

Tout disparu est inscrit systématiquement au fichier des personnes recherchées.

Les familles peuvent également être informées du résultat de l’enquête.

Cette loi instaure un arbitrage entre le plaignant et le fonctionnaire de police en cas de refus de sa part de lancer une enquête.

Malheureusement les familles sont encore mal informées, elles se heurtent aux mêmes obstacles. Les politiques européennes ne sont pas harmonisées et il n’y a aucune structure spécifique mise en place.

Le combat de Maître Noachovitch continue donc.